Real Estate dans ses bons Days

Peu avant la sortie du nouvel album de Real Estate, intitulé Days, NPR, la radio publique américaine s’est fendu un article intitule « Ridgewood, Why here, Why now ? » avec pour objectif de comprendre quoi le fuck se passe dans cette ville du New Jersey. Pourquoi plusieurs groupes de si bonne qualité (eux donc, mais aussi Vivian Girls) apparaissent au même endroit, au même moment. Si l’article citait l’éducation musicale donnée par les écoles publiques, une certaine ambiance détendue (dans un état réputé des plus chiants)… le cas de Real Estate continue d’échapper à toute conclusion : on est peut-être en face d’un groupe magique.

Une magie bien particulière . Il ne s’agit là que d’un groupe avec un chanteur guitariste, un bassiste, un autre guitariste et un batteur. Si l’on s’arrête à cette définition, il existe mille Real Estate. Alors quoi ?  Le groupe semble pourtant avoir trouvé une formule. Days, le nouvel album, n’est, en soi, pas très différent de l’éponyme de Real Estate.

Il semblerait que rien n’ait changé. Days propose dix nouveaux titres où le ciel de Ridgewood est toujours aussi bleu, la vie est toujours aussi belle et les refrains sont toujours ponctués de Whohoho (Municipality, It’s Real). La pop de Real Estate semble sans effort et ne sonne jamais agressive. Elle n’en est pas moins passionnante de douceur et d’inventivité. Les lignes claires des guitares enchantent et carillonnent sans arrêt. Ce disque est tout aussi excellent que le premier. Le seul ‘vrai’ changement discernable est sur Wonder Years, avec l’autre guitariste au chant (et aux paroles déchirantes).

Si vous n’étiez pas convaincu par le précédent album (mais quel genre de personne êtes-vous, HEIN ?) ça ne sert à rien, passez votre chemin.

La preuve que Real Estate vit dans son propre univers ? Cette vidéo, où le groupe joue devant un parterre de douchebags, inconscients de la chance qu’ils ont.

Real Estate continue de tracer son chemin, à base de chansons-joyaux pop qui n’appartiennent qu’à eux.  Il faut donc les préserver, espérer que rien ne change à Ridgewood. Et que la vie y sera toujours aussi belle, car les disques de Real Estate passent aussi vite qu’un bon moment.

« Days » de Real Estate est sorti le 18 octobre chez Domino Records.

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Cyril L'Allinec

chroniqueur globe-trotteur entre Montréal et Paris