Dirty Beaches

Samedi 13 août 2011, St-Malo, festival de la Route du Rock, juste avant les impressionnants Battles, un homme entre sur la petite scène ; Alex Zhang Hungtai, canadien d’origine Taïwanaise – alias Dirty Beaches.

Je connaissais un peu le bonhomme, par les nombreuses écoutes que j’avais pu faire de son très bon album intitulé « Badlands », une musique la plus lo-fi et cheap qui soit .

Pour l’histoire, l’homme a travaillé dans un vidéo club pendant sa jeunesse. Sans argent pour s’attaquer au monde du cinéma, c’est en musique que le jeune homme va se bâtir un univers proche d’une histoire cinématographique dans le style de Lynch. D’une manière, très sombre, rempli de ruelles dessertes, il travaille une musique à écouter dans la solitude la plus profonde. Son projet est surtout un hommage à la jeunesse de son père chinois, qui était chanteur de Doo-Wop, mais qui, par malheur, dût arrêter son métier pour partir à la guerre. Badlands, c’est vraiment ça ; un hommage à un homme cool qui n’est autre que son père. Dirty Beaches, nous emmène dans un univers profondément noir, solitaire et intranquille.

La nostalgie, la vision de la vie, les troubles du souvenir, voilà ce qui caractérise sûrement l’œuvre d’Alex.

Un son brumeux, rempli d’une pénombre poussiéreuse, un chant rempli d’écho. L’homme alterne entre morceau très tendu, et sombre romantisme.

Sur scène, l’émotion est à son comble, on succombe directement à ce son très distordu fait de boites à rythmes et de guitares saturées. L’homme est attachant, un arrêt-peigne pour se recoiffer et l’on repart vers l’univers du jeune homme.

Une œuvre plus que musicale ; humaine, à découvrir.

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Aloïs Lecerf

chroniqueur bercé par et vivant pour la musique à travers les découvertes et les concerts